Les exuvies sont les mues que laissent les larves d'odonates en émergeant et en se métamorphosant en imago (adulte). Ces larves émergent sur les berges, sur les végétaux (hélophytes), les troncs d'arbres de la ripisylve, les pierres, rochers, sur la berge nue, etc, parfois à plusieurs mètres au-dessus du niveau de l'eau.
Pour étudier les odonates, faire un suivi d'une espèce rare, la rechercher sur une rivière par exemple, on étudie préférentiellement les exuvies. Le principe est simple : on prospecte les berges d'une rivière à la recherche d'exuvies. Comme elles sont grises-brunes, elles sont difficilement repérable sur les berges, il faut être attentif et entrainer ses yeux. Elles sont aussi très fragiles et il faut les placer dans des petits pots étanches.
Après la collecte, il faut passer un peu de temps à les identifier, ce qui n'est pas chose aisée pour les débutants. Il est quasi-indispensable d'avoir une loupe. Trouver la famille à laquelle appartient l'exuvie est relativement simple, pour aller plus loin et identifier l'espèce c'est un peu plus complexe mais des clés de détermination existent.
L'étude des exuvies possède plusieurs avantages :
- leur recherche n'est pas tributaire de la météo, contrairement à la recherche des adultes (nécessité de beau temps, ensoleillé, peu de vent et températures >17°C)
- la présence d'une exuvie est une preuve de l'autochtonie de l'espèce : en effet, la larve émerge sur la même rivière ou lac, plan d'eau, ... que l'endroit où elle a été pondue ; tandis que l'adulte peut parcourir plusieurs kilomètres. Cela signifie que si l'on voit un individu à un endroit, il ne va pas forcément pondre sur ce lieu. La présence d'un individu (imago) ne traduit ni son autochtonalité ni la présence d'une population.